Texte






Les pelleteuses


Il y a toujours de gros chantiers dans les grosses villes. Des gros chantiers qui prennent le temps de remplir la ville de poussière et de bruit. Ca prend l’espace aussi parce qu’il y a:

un dortoir de matos

le chantier

+ beaucoup de barrières

+ quelques unes (beaucoup aussi) en rabe, qui sont mises dans un coin au cas où mais un très gros coin.

+ tas de sable ou sac à gravats

+ enfin, le cimetière de pelles. 

Le cimetière de pelles de pelleteuse est mon coin de chantier qui prend de la place sur la ville préférée parce qu’elles dorment sur un coté comme ça, loin des monstres puissants auxquelles elles appartiennent. Quand elles sont rassemblées sur le sol nu, j’ai l’impression qu’elles discutent et que personne n’est à la hauteur de leurs rêves et de leur poésie qu’elles se chuchotent très doucement, signifiant aussi que le bruit est réservé au chantier, à la destruction et à sa poussière lourde et que elles, les pelles, préfèrent ce léger froissement de mots qu’est le chuchotement et ce léger froissement de rêve et de liberté qu’elle découvrent chaque soir en s’endormant sur un coté comme ça






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